Brûler le père quand l’enfant dort (Véronique Bergen)

Génocide des sentiments
L’oubli se dressa contre lui-même
... Dans la raideur d’une danse de mort édentée.

L’envie tournée contre elle-même
Enfanta l’enfant-peur.

La pluie balaya ton nom affolé
Ta virginité incestueuse
Ton oxymore comme raison de ne pas périr.

Se tordre pour ne pas voir la vue
Entrer dans la débandade de l’existence
Brûler le père quand l’enfant dort
Genèse inversée d’un meurtre sémantique
Danse le rire
Et que de chacun de tes pas s’élève un soleil.

La différence est-elle hystérique ?

Le masochisme dissident se persuade que tout n’est pas perte.

Véronique Bergen, Brûler le père quand l’enfant dort, La Lettre Volée, 1994