Mariée d’amour à dix-sept ans (Marie-Pascale Jégou)

Mariée d’amour à dix-sept ans, mariée si jeune, on escalade toutes les collines quand se profile le Corps de Dieu.

Soleil ! Soleil de ma vie ! (Marie-Pascale Jégou)

Soleil ! Soleil de ma vie !
Un instant dans mes doigts s’arrête le fil d’or. Le tremble du jardin a frôlé ma fenêtre. La terre ramoitie s’abreuve de silence.

Tu savais tout (Marie-Pascale Jégou)

À mon grand-père
Ma Zad Koz

Tu savais tout
la renoncule-flamme

L’épine du pied (André Laude)

Ô Dieu obscur
Retire-moi l’épine du pied
L’épine qui me fait gémir de douleur jusqu’au creux
des draps humides de l’insomnie

Je vis en grande solitude (André Laude)

Je vis en grande solitude. J’ai mangé tout mon pain blanc
je mords jusqu’au sang mes lèvres
je bois l’eau lépreuse des fièvres.

Il y a trop (Romain Richard)

Il y a trop
Il y a ces arbres monstrueux
Qui m’observent la nuit
De leurs yeux grands ouverts

Le trottoir (Romain Richard)

Je marchais sur le sable des rues
Quand le trottoir a pris chair et s’est mu.

Nocturnes (Romain Richard)

I

Les couleurs de la nuit sont celles des néons froids
Trois heures ‒ la lumière est vieille
Tombe aux paupières des choses.

Chemin de croix, extraits (Antoinette Dard-Puech)

1e station. Jésus est condamné à mort

Seigneur, mon pays ressemble au vôtre
et les hommes de mon temps
ressemblent à ceux de tous les temps.

Lettre de Carnac (Guy Denis)

Bien aimée, je me trouve parmi les pierres levées de Carnac qui me rappellent que les mots galvaudés sont ici des dieux ;

Je me souviens mon Père (Jean Loubry)

Je me souviens mon Père et je me souviendrai jusqu’au bout de mon éternité
Je me souviens mon Père de cette nuit-là dans le Jardin des Oliviers

Il faut être pays (Jean Loubry)

Il faut être pays pour se connaître lieu
Et se connaître lieu pour se savoir village