Le poème de la quinzaine / début mars 2017

Le moderne :

Philippe Delaveau, Supplication de Pâques

Est-ce le Rhin ce fleuve, ou l’Escaut, la Tamise
ma tête est comme un pont, l’eau tourbillonne, frise
de souvenirs tremblants, j’oublie ma vie dehors
on marche bruyamment, soudain pénombre, l’or
autour de ce visage peint sur une icône au mur
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L’ancien :

Stéphane Mallarmé, Brise marine

La chair est triste, hélas ! et j’ai lu tous les livres.
Fuir ! là-bas fuir ! Je sens que des oiseaux sont ivres
D’être parmi l’écume inconnue et les cieux !
Rien, ni les vieux jardins reflétés par les yeux
Ne retiendra ce cœur qui dans la mer se trempe
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La trouvaille :

Anne Osmont, Sonnet

Le sang du soir ruisselle en l'or sanglant des vignes,
Dans les pins violets pleure le vent du soir :
Voici l'heure câline où l'on aime s'asseoir
À deux, près de l'étang qu'attriste un vol de cygnes.
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