Ô Dieu obscur
Retire-moi l’épine du pied
L’épine qui me fait gémir de douleur jusqu’au creux
des draps humides de l’insomnie
Retire-moi l’épine du pied
La lancinante souffrance rétrécit mes yeux
Mon cœur bat oiseau foudroyé
Le sang à mes tempes martèle comme mille tambours et cuivres
Ô Dieu des porcheries et des latrines
entends ma plainte contre inconnu
Je veux une fois encore chaman et mendiant nu
danser
les talons collés à la poussière luisante des ruines.
André Laude, Soledad à genoux j’écris ton nom
Hors Jeu, n° 30, mars 1999