Laisse-moi, j’ai besoin d’écouter
le silence,
L’ombre pèse sur moi, le nuit me parle
bas ;
Laisse-moi, c’est le temps où mon rêve
commence,
Mon cœur serait distrait, tu ne comprendrais
pas.
Il est là, dans la nuit, en robe
d’espérance,
Mon âme qui veillait a reconnu
son pas ;
Tu peux être jaloux de sa chère
présence
Car c’est à lui, vois-tu, que je
tendais les bras.
C’est le Rêve aux doux yeux, au
sourire magique,
Son étreinte est plus grave et plus
mélancolique
Et mon corps en devient presque
immatériel ;
Mais quand il ne sera plus là, j’aurai
dans l’âme
Plus de cartés d’aurore et
de lueurs de flammes,
Et mon baiser sera profond comme le ciel.
Gabrielle Basset d’Auriac, Le Sablier d’Or, 1911