Pas de mots
la tendresse du vent
le respir d’une essence
l’accueil de son épaule…
mon être qui revit
la joie cachée dans la nuit
Je viens
lentement
je viens
j’entre dans le non-dit
dans les abysses de ton être…
et voici nos fragilités
cette fêlure dans la pierre
cette arme de satan
j’en partage le sang
et l’amère faiblesse
ta chère… ton humble main
ta main si fraternelle
anéantit les traces
La nuit le reçoit du silence
le murmure court entre les arbres
d’un souffle
va
va profond
et soulève le poids
qui étouffait le cœur
le brise
en disperse les cendres…
Élisabeth Kœchlin, Hors Jeu, n° 33, février 2001