Donnez-moi un cheval, la montagne est rude,
monte et descend le chemin jusqu’à ses larmes.
Donnez-moi les rênes pour la rejoindre,
la neige efface déjà ses pas,
la montagne est rude,
les cloches tintent et le haut-bois sautille sur les os de ses plaintes.
Quand ai-je démêlé le blé de ses cheveux ?
Je ne sais plus, je ne sais rien,
j’ai perdu sa chair, le lit de nos baisers,
j’ai gardé la figue pulpeuse mais évidée
de tout ce qui la tient.
Donnez-moi un cheval, une selle, des souliers ferrés
pour filer sur les draps du crépuscule.
Trotte la glaise, craque la substance,
la montagne est rude,
les vers labourent déjà ses paupières.
Je n’arrive pas à la consoler.
Donnez-moi un cheval pour passer à travers elle !
Edith Henry, 2017