Des routes estivales, des matins vieux, des ombres souveraines
Et voilà que les mots s’en sont allés comme tourterelles
Enfants sauvages, carcasses de silence sous leurs peaux brunes.
Silence de la mer déjà rentrée là-bas au creux de la colline
Dans l’au-delà des prés comme blessure.
Et pourtant, elle sait qu’il était question de dire le délice
Dans ces mots.
Délices à flanc de coteaux, d'escapades,
De sueur et de châteaux. Instants d’un monde tiède
Où courraient quelque chose qui subsisterait de la vague
Avec plusieurs corbeaux opiniâtres qui interpelleraient
Comme grives, mais tout gris dans les buissons nappés de givre.
Les mots sont partis et l’aïeule pour les dire.
Délices des matins de plume, des silences intrépides
Et des envolées sous l’édredon aux yeux gris.
Ardoise des jours.
Partout ces dames qui serrent leur gilet.
Délices tardif des pétales de rose que ta présence honore
Que ta présence adore et j’ose quelques mots que tu ne diras plus.
Fête incertaine d’être là, le jardin se repose
D’une vie de plus qui a fermé sa grille.
Dans le jardin, moins de plénitude qu’au cimetière
Ce matin, seule dans le brouillard.
Martine Biard, Délices à fleur de rêve, Edilivre, 2010-2011