Le poème de la quinzaine / juin 2019

Le moderne :

Déborah Heissler, Akasu

C’est un adieu
dans le ciel
ce sont des fleurs, des lambeaux de feu, tandis que le lointain devient plus rose, plus doré, plus lumineux. Je rapporte des fruits sauvages. Maintenant, c’est la douceur qui reprend, tandis que l’écho présent est celui des larmes.
Combien de jours à présent, sur les branches nues avant la fleur et le fruit ?
Source

L’ancien :

Maurice Scève, Délie CXLIV

En toi je vis, où que tu sois absente ;
En moi je meurs, où que soye présent.
Tant loin sois-tu, toujours tu es présente ;
Pour près que soie, encore suis-je absent.
Et si nature outragée se sent
De me voir vivre en toi trop plus qu’en moi,
Le haut pouvoir qui, œuvrant sans émoi,
Infuse l’âme en ce mien corps passible,
La prévoyant sans son essence en soi,
En toi l’étend comme en son plus possible.

La trouvaille :

Louis Le Cardonnel, Ville morte

Lentement, sourdement, des vêpres sonnent
Dans la grand’paix de cette vague ville ;
Des arbres gris sur la place frissonnent,
Comme inquiets de ces vêpres qui sonnent.
Inquiétante est cette heure tranquille.
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