Le poème de la quinzaine / fin juillet 2018

Le moderne :

Renée Solange Dayres, De la Pologne

Je suis un pauvre de Dieu
et mes mains nues
ont l’odeur de la terre
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L’ancien :

Robert Desnos, Le zèbre

Le zèbre, cheval des ténèbres,
Lève le pied, ferme les yeux
Et fait résonner ses vertèbres
En hennissant d’un air joyeux.

Au clair soleil de Barbarie,
Il sort alors de l’écurie
Et va brouter dans la prairie
Les herbes de sorcellerie.

Mais la prison sur son pelage,
A laissé l’ombre du grillage.

Source

La trouvaille :

Henri-Frédéric Amiel, J’ai rêvé de toi

Depuis que je t’ai vue, ébloui par l’éclair,
Mon œil s’est voilé d'un mirage ;
Je regarde sans voir, ou je ne vois dans l’air
Flotter qu'une forme, ta douce image ;

Le jour, tout éveillé, je songe ; et, dans la nuit,
Comme un feu follet qui se lève,
Cette image, la tienne, apparaît, et me suit
Au plus profond de mon âme et de mon rêve.

Source

Le poème de la quinzaine / début juillet 2018

Le moderne :

Hervé Richard, Je n’écris pas pour vous

Je n’écris pas pour vous
Mais c’est l’enfant en moi
Qui me dicte des choses
Que je ne comprends pas

Je n‘écris pas pour vous
C’est la blessure en moi
Qui me fait dire des choses
Que je ne pense pas

Je n'écris pas pour vous
C’est la colère en moi
Qui me fait faire des choses
Que je ne voudrais pas

Les cris jadis perçus
Les coups jadis reçus
Tout se tient à distance
Comme entre vous et moi

Je n’écris pas pour vous
Je lui prête ma voix.
Source

L’ancien :

Blaise Cendrars, Prose du Transsibérien et de la petite Jeanne de France

En ce temps-là j’étais en mon adolescence
J’avais à peine seize ans et je ne me souvenais déjà plus de mon enfance
J’étais à 16 000 lieues du lieu de ma naissance
J’étais à Moscou, dans la ville des mille et trois clochers et des sept gares
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La trouvaille :

Amélie Murat, Les ressuscités

Tertres hâtifs, marqués d’aventureux lambeaux,
Où deux brins de bois sec font une croix précaire ;
Cimetières des bourgs ravagés par la guerre,
Plus peuplés que les murs incertains des vivants
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