ô dans le bleu épais plat de sa peau
lunes pâles se mirent et noirs soleils
est-ce toi ma bigarrée ? non plutôt
LE POÈME DE LA QUINZAINE
Tous les 15 du mois, une sélection de grands poèmes pour (re)découvrir la poésie de langue française
Nasbinals - 2 (Claude Guerre)
Nasbinals - 47 (Claude Guerre)
va-t’en à ton bout du monde à présent
rocher ta maison parmi les rochers
sur la crête blanche par où s’enfuient
Jour de lumière (Jean Joubert)
Asseyez-vous, peuple de loups, sur les frontières
et négociez la paix des roses, des ruisseaux,
l’aurore partagée.
La chute (Jean Joubert)
C’est dans la nuit de la plus sombre chevelure,
c’est par la bouche d’ombre
que souffle ainsi le désir de lumière.
Après Job (Tristan Cabral)
mon corps est si friable
que nulle plaie
jamais
ne cicatrise jamais
Il parle d’un royaume (Gilles Baudry)
« Jamais homme n’a parlé comme cet homme »
Il parle d’un royaume
Qui couronne les pauvres
Rorate de super (Jean Mambrino)
Après des mois d’éther ardent dont le bleu brûle la peau du jour, la terre à sec halète, l’herbe brune crie vers l’averse autour des roses aux joues grises et ridées, pendant qu’un lambeau de brise essuie furtivement le figuier en sueur.
La vie est tellement plus vaste que la mort (Sylvie Reff-Stern)
La vie est tellement plus vaste que la mort
et nous rions, accrochés aux branches
L’indicible (Élisabeth Kœchlin)
Pas de mots
la tendresse du vent
le respir d’une essence
l’accueil de son épaule…
La nuit du labyrinthe (Marc Alyn)
I
Inextricable lacis de couloirs pareils aux veines
Où circule le sang sombre du taureau, escaliers