Nos clochers à jours (Mathilde Delaporte)

Bâtis d’azur, bâtis de pierre,
Demi granit et demi ciel,
Faits de jour insubstantiel,
Et de la plus lourde matière ;

Primitivité virginale (Mathilde Delaporte)

Matin marin… L’air souffle bleu ;
On se croirait aux premiers âges ;
Des grèves s’étendent sauvages,
Une fille passe au milieu ;

Le visage du bonheur (Mathilde Delaporte)

Ici-bas le Bonheur doit porter un visage.
Lorsqu’il demeure épars il n’est point le Bonheur,
Jamais il ne saura contenter notre cœur ;
Même pour un moment, il nous faut davantage.

Vite, sûrement et tout droit (Mathilde Delaporte)

Vite, sûrement et tout droit,
Sans trouble, sans crainte, sans doute,
Comme s’il retrouvait sa route,
Mon cœur s’en est allé vers toi.

Les Roses sous la Lune (Mathilde Delaporte)

Allons ! Allons effeuiller des roses sous la lune.
Clos le jardin !… Chasse tous les soucis du jour,
Et ne nous parlons plus que de choses d’amour ;
Nous allons respirer nos roses une à une.

À l’ambulance (Marie Allo)

À M. Francis Vallée


Jean Le Braz est couché dans un lit d’hôpital,
Par un éclat d’obus, sa nuque est entaillée ;
La blessure profonde est encore émaillée
De mille fins graviers, de débris de métal.

Thomas-coz et Thomas-bihan (Marie Allo)

Au Maître Anatole Le Braz


Thomas-coz* le grand-père, avec Thomas-bihan**,
En se donnant la main, s’en vont de compagnie,
Tous deux : l’un vers la mort, et l’autre vers la vie,
À pas lents de vieillard, à petits pas d’enfant.