Le poème de la quinzaine / fin décembre 2016

Le moderne :

Claude-Henri Rocquet, Tristan

À la dernière année, au dernier pas de la tour, sur la terrasse la plus haute, dans le berceau du vertige, à la hauteur des nuages, à la hauteur des plus hautains oiseaux, à la cime glacée du vent, quand il est parvenu, barbe blanche et visage maigre, il n’a plus de regard.
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L’ancien :

Saint-John Perse, Chant pour un équinoxe

L’autre soir, il tonnait, et sur la terre aux tombes j’écoutais retentir
cette réponse à l’homme, qui fut brève, et ne fut que fracas.
Amie, l’averse du ciel fut avec nous, la nuit de Dieu fut notre intempérie,
et l’amour, en tous lieux, remontait vers ses sources.
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La trouvaille :

Christofle de Beaujeu, Ô belle Nuit

Ô belle Nuit, tu es évanouie,
Où sont logés tes chevaux furieux
Qui brunissaient d’une haleine obscurcie
Les monts, les vaux, les plaines et les cieux ?
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Le poème de la quinzaine / début décembre 2016

Le moderne :

Jean Lavoué, Pour Anne-Marie M.

Pourquoi le mystère de la mort
Nous est-il apparu si simple en ta présence
Pourquoi l’automne a-t-il cette douceur
Pourquoi même les animaux de l’arche sont complices
Pourquoi de très loin l’univers nous fait signe
Pourquoi le ciel nous couvre de caresses
Pourquoi la terre nous prend-elle sur son sein
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L’ancien :

José-Maria de Heredia, Soleil couchant

Les ajoncs éclatants, parure du granit,
Dorent l’âpre sommet que le couchant allume ;
Au loin, brillante encor par sa barre d’écume,
La mer sans fin commence où la terre finit.
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La trouvaille :

Cécile Sauvage, Beauté, dans ce vallon

Beauté, dans ce vallon étends-toi blanche et nue
Et que ta chevelure alentour répandue
S’allonge sur la mousse en onduleux rameaux
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Le poème de la quinzaine / fin novembre 2016

Le moderne :

Marie-Pascale Jégou, Soleil ! Soleil de ma vie !

Soleil ! Soleil de ma vie !
Un instant dans mes doigts s’arrête le fil d’or. Le tremble du jardin a frôlé ma fenêtre. La terre ramoitie s’abreuve de silence.
Mais c’est l’ombre de toi…
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L’ancien :

Pierre de Ronsard, Mignonne, allons voir si la rose

Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avait déclose
Sa robe de pourpre au Soleil,
A point perdu cette vesprée
Les plis de sa robe pourprée
Et son teint au vôtre pareil.
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La trouvaille :

Tristan Derême, Puisque je suis assis

Puisque je suis assis sous ce pin vert et sombre
Qui domine au soleil les tumultes marins,
Ô Muse, apporte-moi les syllabes de l’ombre
Pour rimer au premier de ces alexandrins.
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Le poème de la quinzaine / début novembre 2016

Le moderne :

Paul Laborde, Olympe

Olympe,

je crois que je fatigue.

Mes jambes s’inquiètent du sol
qui les tient.
Elles n’osent plus courir,
elles n’osent plus sauter.

Tu étais là, tu ne l’es plus :
mes jambes se perdent,
elles ne savent plus danser.

Source

L’ancien :

Paul Verlaine, Mon rêve familier

Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D’une femme inconnue, et que j’aime, et qui m’aime,
Et qui n’est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m’aime et me comprend.
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La trouvaille :

Jean Ogier de Gombauld, Cette source de mort

Cette source de mort, cette homicide peste,
Ce péché, dont l’enfer a le monde infecté,
M’a laissé, pour tout être, un bruit d’avoir été,
Et je suis de moi-même une image funeste.
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Le poème de la quinzaine / fin octobre 2016

Le moderne :

Isabelle Callis-Sabot, Nostalgie

J’ai laissé, loin de moi, à l’abri des montagnes
Un village blotti au milieu des coteaux,
La brise du matin, les fleurs de la campagne
Et le grand mimosa où nichent les oiseaux
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L’ancien :

Paul Éluard, Léda dans son premier sommeil

Je dormais couchée sur le ventre
J’avais conscience de mon ventre
Le ciel pesant coulait en moi
Par mille graines de blé vif
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La trouvaille :

Maurice Blanchard, L’énorme beauté qui va survenir

Les grandes orgues de la destruction, les orages et les vagues de la mer éternellement jeune, voilà l’entrée triomphale de la justice déferlant sur vos châteaux en Espagne bâtis sur le vent, sur la chair et le sang sacré des êtres créés et non créés.
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Le poème de la quinzaine / début octobre 2016

Le moderne :

Christian Bobin, extrait du Très-Bas

Écoutons les bruits du monde à la fenêtre. Le bruit de l’or, le bruit de l’épée, le bruit des prières. Ceux qui comptent leurs sous derrière un rideau lourd. Ceux qui cuvent leur vin au fond de leur château. Ceux qui marmonnent sous la dentelle des anges
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L’ancien :

Charles Péguy, Pour le mercredi 8 janvier 1913

Comme Dieu ne fait rien que par miséricordes,
Il fallut qu’elle vît le royaume en lambeaux,
Et sa filleule ville embrasée aux flambeaux,
Et ravagée aux mains des plus sinistres hordes
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La trouvaille :

Philippe Desportes, C’était un jour d’été

C’était un jour d’été de rayons éclairci,
J’en ai toujours au cœur la souvenance empreinte,
Quand le ciel nous lia d’une si ferme étreinte
Que la mort ne saurait nous séparer d’ainsi.
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Le poème de la quinzaine / fin septembre 2016

Le moderne :

Tristan Cabral, Le Passeur de silence

les jours tombèrent
et les yeux traversés de tant d’éclats de mer
j’ai dressé vers le ciel mes mains ensanglantées
et puis j’ai mis le feu à toutes les fontaines
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L’ancien :

Gérard de Nerval, Myrtho

Je pense à toi, Myrtho, divine enchanteresse,
Au Pausilippe altier, de mille feux brillant,
À ton front inondé des clartés d’Orient,
Aux raisins noirs mêlés avec l’or de ta tresse.
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La trouvaille :

Adélaïde Dufrénoy, Le Besoin d’aimer

Pourquoi depuis un temps, inquiète et rêveuse,
Suis-je triste au sein des plaisirs ?
Quand tout sourit à mes désirs,
Pourquoi ne suis-je pas heureuse ?
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Le poème de la quinzaine / début septembre 2016

Le moderne :

Yves Namur, Nous marchons

Nous marchons,
Nous marchons avec la solitude,
Avec la neige et les branches des arbres.
Nous marchons avec les errants,
Avec la parole perdue, les obscurs
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L’ancien :

Jean de la Fontaine, Le laboureur et ses enfants

Travaillez, prenez de la peine :
C’est le fonds qui manque le moins.
Un riche Laboureur sentant sa mort prochaine
Fit venir ses enfants, leur parla sans témoins.
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La trouvaille :

Louisa Siefert, Pourquoi ?

Pour la première fois, quittant votre air morose,
Vous m’avez, hier soir, donné le bras. Tandis
Que j’allais près de vous ainsi, comme jadis,
J’ai senti contre moi palpiter quelque chose.
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Le poème de la quinzaine / fin août 2016

Le moderne :

Yves Bonnefoy, Je vous lègue

Mes proches, je vous lègue
La certitude inquiète dont j’ai vécu,
Cette eau sombre trouée de reflets d’un or.
Car, oui, tout ne fut pas un rêve, n’est-ce-pas ?
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L’ancien :

Pierre Reverdy, Vieux port

Un pas de plus vers le lac, sur les quais, devant la porte éclairée de la taverne.
Le matelot chante contre le mur, la femme chante. Les bateaux se balancent, les navires tirent un peu plus sur la chaîne.
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La trouvaille :

Marguerite de Navarre, Mon seul Sauveur

Mon seul Sauveur, que vous pourrais-je dire ?
Vous connaissez tout ce que je désire ;
Rien n’est caché devant votre savoir ;
Le plus profond du cœur vous pouvez voir :
Par quoi à vous seulement je soupire.
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Le poème de la quinzaine / début août 2016

Le moderne :

Antoine Maine, Une vie avec du ciel

C’est jour de famine
comme s’il n’y avait pas assez de ciel
comme si les oiseaux venaient à manquer d’ailes

Ses grandes mains sont vides
encore collantes du souvenir

Dans mon dos
l’avalanche remonte les versants

Source

L’ancien :

Anna de Noailles, De quoi t’ai-je frustré ?

De quoi t’ai-je, en ce jour, frustré, cœur endormi ?
Du vivre, du souffrir, des regrets, de l’espoir ?
Du sourd discernement d’être enclos à demi
Dans la brume insoluble et croissante du soir ?
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La trouvaille :

Sébastien-Charles Leconte, Les ténèbres suprêmes

Sur quelles mers, sous quels caps de l’infini sombre,
La flotte des soleils, aux pavois bardés d’or,
Éteindra-t-elle enfin ses feux, sanglants encor
Des suprêmes combats livrés aux Dieux de l’ombre ?
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Le poème de la quinzaine / fin juillet 2016

Le moderne :

Pierre Emmanuel, L’exilé de novembre

Je pars. tes lents cheveux sanglotent sur mon âme,
et déjà tu me perds dans l’ombre, ô bien-aimée !
Qui donc est revenu jamais ? Un soir d’automne
une feuille tombée sur la vasque, ce cri
d’un pas sur le gravier des heures ! mais l’allée
s’éloigne, et le passant se hâte vers l’hiver.
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L’ancien :

Robert Desnos, Ce cœur qui haïssait la guerre

Ce cœur qui haïssait la guerre voilà qu’il bat pour le combat et la bataille !
Ce cœur qui ne battait qu’au rythme des marées, à celui des saisons, à celui des heures du jour et de la nuit,
Voilà qu’il se gonfle et qu’il envoie dans les veines un sang brûlant de salpêtre et de haine.
Et qu’il mène un tel bruit dans la cervelle que les oreilles en sifflent
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La trouvaille :

Jacques de Constans, La mort, la nuit

Amoureux forcené plein d’horreur et de rage,
Quand pourrai-je jouir d’une éternelle nuit ?
Quand avecque la mort finirai-je mon âge
Échappé de l’enfer où l’amour me conduit ?
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Le poème de la quinzaine / début juillet 2016

Le moderne :

Claude Cailleau, Petites proses 2

Tu parlais dans le soir, à l’heure où les cheminées veillent sur les bûches écroulées dans les cendres de la journée, le verre en main, la voix haute. Tu parlais pour un monde d’absents. Tous des ombres. Tous disparus.
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L’ancien :

Marc-Antoine de Saint-Amant, Plainte sur la mort de Sylvie

Ruisseau qui cours après toi-même
Et qui te fuis toi-même aussi,
Arrête un peu ton onde ici
Pour écouter mon deuil extrême.
Puis, quand tu l’auras su, va-t’en dire à la mer
Qu’elle n’a rien de plus amer.
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La trouvaille :

Nérée Beauchemin, La Glaneuse

Debout, le buste droit, la poitrine gonflée
Du souffle que dilate et rythme le travail,
Elle attend, tout de toile et de laine habillée,
Le départ pour les champs des gens et du bétail.
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Le poème de la quinzaine / fin juin 2016

Le moderne :

André Laude, Si j’écris

si j’écris c’est pour que ma voix vous parvienne
voix de chaux et sang voix d’ailes et de fureurs
gouttes de soleil ou d’ombre dans laquelle palpitent nos sentiments
si j’écris c’est pour que ma voix vous arrache
au grabat des solitaires, au cauchemar des murs
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L’ancien :

François de Malherbe, Consolation à M. du Périer

Ta douleur, du Périer, sera donc éternelle ?
Et les tristes discours
Que te met en l’esprit l’amitié paternelle
L’augmenteront toujours ?
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La trouvaille :

Amélie Murat, Pour l’amour éternel

Vos yeux où réfléchir mes larmes bienheureuses,
Vos bras en qui mes plus beaux rêves sont bercés,
Ce bonheur suffisant à d’autres amoureuses,
S’il est pour moi beaucoup, n’est pas encore assez.
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Le poème de la quinzaine / début juin 2016

Le moderne :

Marina Poydenot, Allégeance au ciel

J'aurais voulu être noire
gitane
et juive.
Je suis née pâle,
française à l'épaule mince,
à la mauvaise conscience.
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L’ancien :

Joachim du Bellay, Où est maintenant ce mépris de Fortune ?

Las, où est maintenant ce mépris de Fortune ?
Où est ce cœur vainqueur de toute adversité,
Cet honnête désir de l’immortalité,
Et cette honnête flamme au peuple non commune ?
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La trouvaille :

Charles Van Lerberghe, Premières paroles d’Ève

C’est le premier matin du monde.
Comme une fleur confuse exhalée de la nuit,
Au souffle nouveau qui se lève des ondes,
Un jardin bleu s’épanouit.
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Le poème de la quinzaine / fin mai 2016

Le moderne :

Anne Fontaine, La pie

Ce soir, je n’ai pas vu la lune.
Je l’ai cherchée derrière le mur
Et sous les feuilles mortes.
J’ai retourné les poches des passants
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L’ancien :

André Gide, Je t’enseignerai la ferveur

Nathanaël, je t’enseignerai la ferveur.
Nos actes s’attachent à nous comme sa lueur au phosphore. Ils nous consument, il est vrai, mais ils nous font notre splendeur.
Et si notre âme a valu quelque chose, c’est qu’elle a brûlé plus ardemment que quelques autres.
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La trouvaille :

Henry-Jacques, Les martyrs

Vous qui dîtes : « Mourir, c'est le sort le plus beau »,
Et qui, sans le connaître, exaltez le tombeau,
Venez voir de plus près, dans ses affres, fidèle,
Cette mort du soldat qui vous semble si belle.
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Le poème de la quinzaine / début mai 2016

Le moderne :

Jean-Philippe Salabreuil, Soleil d’esprit

Alleluia ! Tu laboures de tes os le poudreux champ de la mort. Tu sèmes la semence d’un pourrissant visage tant aimé. Qui es-tu aujourd’hui qu’il n’est plus de regards ? Nul ne piétine les gazons de la berge obscure. Et nul ne vient vers toi la main tendue.
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L’ancien :

Tristan L’Hermite, La plainte écrite de sang

Inhumaine beauté dont l’humeur insolente
En méprisant mes vœux se rit de ma langueur,
Je veux convaincre ici ton ingrate rigueur
Par les vifs arguments d'une raison sanglante.
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La trouvaille :

Eugénie Casanova, La petite mendiante

Et quand j’ai bien chanté, chanté sans perdre haleine,
On me frappe là-bas, si je n’apporte rien...
Je n’ai jamais connu que le poids de la chaîne,
Et jamais une voix n’a dit : Enfant, c’est bien !
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Le poème de la quinzaine / fin avril 2016

Le moderne :

Ile Eniger, à S. & C.

On marche. On marche un monde multiple sur une planète plus grande que les buts. On marche dans un univers plus immense que les pensées. Au foin des errances, on espère l’allumette qui embrasera, qui révélera la puissance de la moisson.
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L’ancien :

René Guy Cadou, La nuit

La nuit ! La nuit surtout je ne rêve pas je vois
J’entends je marche au bord du trou
J’entends gronder
Ce sont les pierres qui se détachent des années
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La trouvaille :

Charles Van Lerberghe, Je l’ai tué

Je l’ai tué, je l’ai tué !
Il tombe.
Écoute. Une voix dans le soir a crié
Sur la mer sombre : Tu l’as tué !
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Le poème de la quinzaine / début avril 2016

Le moderne :

Jean Grosjean, Élégie

Mieux vaudrait ta rancune que ton silence si tu me laisses à ce semblant de vie qu’allument, le soir, les hommes au bord des routes.
Que j’ai souffert des étoiles moqueuses quand jamais aube avec ses regards verts n’allait rien voir de toi dans les buissons !
Longtemps ton nom n’a été qu’un murmure de brise qui rôde à travers les feuillages mais mon cœur n’écoutait rien d’autre.
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L’ancien :

Louis Aragon, Les yeux d’Elsa

Tes yeux sont si profonds qu’en me penchant pour boire
J’ai vu tous les soleils y venir se mirer
S’y jeter à mourir tous les désespérés
Tes yeux sont si profonds que j’y perds la mémoire
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La trouvaille :

Renée Vivien, Je pleure sur toi…

Le soir s’est refermé, telle une sombre porte,
Sur mes ravissements, sur mes élans d’hier…
Je t’évoque, ô splendide ! ô fille de la mer !
Et je viens te pleurer, comme on pleure une morte.
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Le poème de la quinzaine / fin mars 2016

Le moderne :

Thierry Cabot, Elle

Rien ne l’empêchera, toute espérance morte,
De rêver comme hier aux splendeurs de sa porte.
Chaque matin semblable aura voulu toujours
Du même et beau visage orner cent tristes jours.
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L’ancien :

Robert Desnos, À la faveur de la nuit

Se glisser dans ton ombre à la faveur de la nuit.
Suivre tes pas, ton ombre à la fenêtre.
Cette ombre à la fenêtre c’est toi, ce n’est pas une autre, c’est toi.
N’ouvre pas cette fenêtre derrière les rideaux de laquelle tu bouges.
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La trouvaille :

Claude Hopil, Cantique XXX

Du rien je m'achemine aux pieds de Jésus-Christ,
Des pieds à son côté où je reçois l'esprit
Qui fait parvenir l'homme à la divine bouche ;
On jouit en ce lieu d'une si grande paix
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Le poème de la quinzaine / début mars 2016

Le moderne :

Colette Gibelin, Dans le doute et la ferveur

Au-delà de la mer,
disais-tu,
quelles lumières ?
Vers quel destin de pierre et de sable
tourner des visages creusés
par la brûlure d’exister.
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L’ancien :

Maurice de Guérin, La bacchante

Voilà la montagne dépouillée des chœurs qui parcouraient ses sommets ; les prêtresses, les flambeaux, les clameurs divines sont retombés dans les vallées ; la fête se dissipe, les mystères sont rentrés dans le sein des dieux.
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La trouvaille :

Jean de la Ceppède, Jésus-Christ nouvel Orphée

L’amour l’a de l’Olympe ici-bas fait descendre ;
L’amour l’a fait de l’homme endosser le péché ;
L’amour lui a déjà tout son sang fait épandre ;
L’amour l’a fait souffrir qu’on ait sur lui craché
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Le poème de la quinzaine / fin février 2016

Le moderne :

Jean-Claude Demay, Ce ne fut pas une vie

Ce ne fut pas une vie, non, ce ne fut pas une vie, mais une agonie, une mort lente très vive, un cauchemar sans fin, et maintenant que je me sens toucher au terme, que mes actions et mes pensées, mes sentiments me semblent tous marqués d’une implacable fatalité, je m’insurge contre le principe, surtout le fait de vivre
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L’ancien :

Victor Hugo, Amis ! un dernier mot !

Amis, un dernier mot ! — et je ferme à jamais
Ce livre, à ma pensée étranger désormais.
Je n’écouterai pas ce qu’en dira la foule.
Car, qu’importe à la source où son onde s’écoule ?
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La trouvaille :

Sabine Sicaud, Ah ! Laissez-moi crier

Ah ! Laissez-moi crier, crier, crier…
Crier à m’arracher la gorge !
Crier comme une bête qu’on égorge,
Comme le fer martyrisé dans une forge,
Comme l’arbre mordu par les dents de la scie
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Le poème de la quinzaine / début février 2016

Le moderne :

Lorand Gaspar, Reprise d'un cantique profane sur le thème de l'exil et de l'étranger

Non pas en exil.
Non pas étranger.
Solidaire des hommes et des bêtes
Solidaire des eaux, de la boue,
de la roche et des champs des forêts et forêts de constellations.
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L’ancien :

Marie Noël, À Vêpres

Le jour s'apaise. Allons cheminer, ô mon âme,
Exilés dans l'oubli de ce monde, tout seuls,
Sur la terrasse haute où quelque vieille femme
Cueille des fleurs aux branches calmes des tilleuls.
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La trouvaille :

Georges Rodenbach, Du silence (VII)

La chambre avait un air mortuaire et fermé
Dans cette hôtellerie, en une ville morte,
Où nous avons vécu, ce divin soir de mai !
Silencieusement se referma la porte
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Le poème de la quinzaine / fin janvier 2016

Le moderne :

Lydie Dattas, Nuit spirituelle

J’écris d’un lieu désertique où la pensée n’a jamais soufflé, où elle ne soufflera jamais : faite pour la Nuit, je ne découvrirai aucune étoile, aucun monde inconnu
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L’ancien :

Blaise Cendrars, Journal

Christ
Voici plus d’un an que je n’ai plus pensé à Vous
Depuis que j’ai écrit mon avant-dernier poème Pâques
Ma vie a bien changé depuis
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La trouvaille :

Philippe Desportes, Ceux qui liront ces vers

Ceux qui liront ces vers qu’en pleurant j’ai chantés,
Non pour gloire ou plaisir, ains forcé du martyre,
Voyant par quels détroits Amour m’a su conduire,
Sages à mes dépends, fuiront ses cruautés.
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Le poème de la quinzaine / début janvier 2016

Le moderne :

Jean Pérol, Comme est loin la montagne

Comme est loin la montagne où tu fus de ce monde
comme est loin l’incendie le satin des grands lacs
le corps en est déjà frappé et perd son peu de force
d’être déjà si loin de ce qui fut si neuf
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L’ancien :

Charles Baudelaire, Harmonie du soir

Voici venir les temps où vibrant sur sa tige
Chaque fleur s’évapore ainsi qu’un encensoir ;
Les sons et les parfums tournent dans l’air du soir ;
Valse mélancolique et langoureux vertige !
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La trouvaille :

Lucie Delarue-Mardrus, Méditation sur un visage

J’ai douloureusement médité devant vous
Et j’ai pleuré sur vous, vieille dame étrangère,
Qui ne pouviez savoir ma jeunesse légère
Occupée à fixer vos traits pâles et mous.
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