Non-solitude (Emmanuel Le Peillet)

J’entends encor ta voix, ô Celte, mon aïeul
Dans mon vieux bourg Breton et je ne suis plus seul...

De Pamir à l’Armor, par le mont et le fleuve
Tu marchais droit vers l’Ouest, d’une âme toujours neuve

Visions (Emmanuel Le Peillet)

J’ai traversé jadis sur un cheval de bois
           Un pays sans frontières,
           Plus froid qu’un cimetière,
Plus vide qu’un désert avec partout des croix,

Le dieu bon (Emmanuel Le Peillet)

Ô ma force sauvage et sans cesse agressive...
Et je mords comme hier à rougir ma salive

Quand je fouettais Judas de ma Sainte lanière
Quand je plantais la haine au creux de ma prière,

Les versets du Talion ! Les dieux de la vengeance...
Le pire pour le mal sans une repentance !

La rue déserte (Emmanuel Le Peillet)

Un enfant dans la rue
Seul avec son jouet,
Un nounours tout défait
Et brave la cohue...

Le monde pourri (Emmanuel Le Peillet)

Car le monde est pourri, n’en déplaise à l’Église
Gardienne de la foi jusqu’en la fin des temps,
Mort en vain le Messie avec son testament
D’amour et de bonté qui ne sont plus de mise !

À Vigny (Emmanuel Le Peillet)

Car vous m’avez exclu du cercle de famille
Ô vous les bons bourgeois, les faiseurs de vertu
Et moi le banlieusard et le barde déchu
Pour son boire trop grand et son âme en guenilles !

Nos chemins creux (Emmanuel Le Peillet)

Où sont mes chemins creux que tant j’aimais naguère,
Leurs dômes de verdure et leur talus en fleurs,
Le roitelet timide et les merles moqueurs
Ah ! ces sentiers pour deux et ta robe légère !

Il... (Emmanuel Le Peillet)

Il allait son chemin
Comme on va dans la Vie
Sans besoin, sans envie,
Sans penser à demain...

La fresque d’amour (Emmanuel Le Peillet)

Ô Bourges, ville morte où j’ai perdu mon âme
Avec ta cathédrale aux murs sales et gris,
Tes ruelles d’antan aux visages meurtris,
Ma prison d’homme libre au chevet de son drame...