J’ai traversé jadis sur un cheval de
bois
Un pays sans frontières,
Plus froid qu’un cimetière,
Plus vide qu’un
désert avec partout des croix,
Des croix sans fleur sans nom qui ne tendaient les
bras
Des croix comme à la guerre
Quand la chair est poussière
Et l’âme un
bruit sans voix que le Ciel n’entend pas !
Paysage lunaire aux fossiles humains
Lorsque
le temps n’était qu’un jour sans lendemain
Et
les cieux un glacier bien plus froid que banquise !
Ô ce pays d’ailleurs qui hante mon
regard
Comme un vieux cauchemar que fouette le blizzard,
L’Apocalypse au seuil de la Terre Promise !
Emmanuel Le Peillet (barde Taldirig), L’Aube crépusculaire, 1998