Ô Bourges, ville morte où j’ai
perdu mon âme
Avec ta cathédrale aux murs sales et
gris,
Tes ruelles d’antan aux visages meurtris,
Ma
prison d’homme libre au chevet de son drame...
Et tout m’était néant, sans
même un épigramme
Pour fouetter les méchants
et brûler leurs « édits »
Je
me souviens, j’allais comme vont les proscrits
Sur leur
terre d’exil sans un baiser de femme.
Et je déambulais dans le petit matin
Secouant ma torpeur pour vaincre mon chagrin
Prisonnier,
malgré moi, de ma carcasse humaine.
Ô Ville...
Et ce fut Toi dans ce décor dantesque,
Et sur les murs
noircis une si belle fresque
Aux coloris d’amour qu’elle
étouffa ma peine !
Emmanuel Le Peillet (barde Taldirig), L’Aube crépusculaire, 1998