Le poème de la quinzaine / fin décembre 2015

Le moderne :

Maurice Fombeure, Ma femme

Celle qui partage mon pain
Mon lit et mes joies et mes peines
Éloigne de mon front les haines
D’une caresse de sa main
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L’ancien :

Henri de Régnier, L’allusion à Narcisse

Un enfant vint mourir, les lèvres sur tes eaux,
Fontaine ! de s’y voir au visage trop beau
Du transparent portrait auquel il fut crédule…
Les flûtes des bergers chantaient au crépuscule
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La trouvaille :

Jean Richepin, Nativité

D’aucuns ont un pleur charitable
Pour Jésus né dans une étable.
Je sais un sort plus lamentable ;
Je sais un enfant ramassé,
Un jour de décembre glacé,
Nu comme un ver, dans un fossé.
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Le poème de la quinzaine / début décembre 2015

Le moderne :

Xavier Grall, Solo

Seigneur me voici c’est moi
je viens de petite Bretagne
mon havresac est lourd de rimes
de chagrins et de larmes
J’ai marché
jusqu’à votre grand pays
ce fut ma foi un long voyage
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L’ancien :

Marceline Desbordes-Valmore, Élégie (Ma sœur, il est parti !)

Ma sœur, il est parti ! ma sœur, il m’abandonne !
Je sais qu’il m’abandonne, et j’attends, et je meurs,
Je meurs. Embrasse-moi, pleure pour moi... pardonne...
Je n’ai pas une larme, et j’ai besoin de pleurs.
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La trouvaille :

Francis Vielé-Griffin, Je regarde, feuille à feuille...

Je regarde, feuille à feuille,
S’éparpiller dans le soir
Le manteau d’or et d’orgueil
De ces grands arbres noirs
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Le poème de la quinzaine / fin novembre 2015

Le moderne :

René Depestre, Un arc-en-ciel pour l’occident chrétien

Il n’y a de salut pour l’homme
Que dans un grand éblouissement
De l’homme par l’homme je l’affirme
Moi un nègre inconnu dans la foule
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L’ancien :

Pernette du Guillet, Combien de fois

Combien de fois ai-je en moi souhaité
Me rencontrer sur la chaleur d’été
Tout au plus près de la claire fontaine,
Où mon désir avec cil se promène
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La trouvaille :

Albert Samain, Tout dort

Tout dort. Le fleuve antique entre ses quais de pierre
Semble immobile. Au loin s’espacent des beffrois.
Et sur la cité, monstre aux écailles de toits,
Le silence descend, doux comme une paupière.
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Le poème de la quinzaine / début novembre 2015

Le moderne :

Michel Manoll, La Maison déserte

J’entre ce soir dans la maison déserte, sous les pins.
L’ombre a tout saccagé. Cependant, je reviens
Tout seul, comme autrefois je marchais sur la plage,
Ignorant, ignoré des amis de mon âge.
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L’ancien :

Paul Claudel, La musique

L’acacia ruisselle de lait et la lune fait des siennes au dehors
Partons ! on nous a donné rendez-vous sur un lac d’or
À la recherche de ce rêve depuis hier dont seul un certain accord de rondes est resté
Sur une embarcation de croches qu’une larme suffit à lester
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La trouvaille :

Émilie Arnal, Lorsque viendra le soir

Que de fois le bonheur, sans détourner la tête,
Sans me voir, sans m’entendre, est passé près de moi,
Je n’ai pas dit le mot par lequel on arrête
L’inconnu dont le pas fait naître tant d'émoi.
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Le poème de la quinzaine / fin octobre 2015

Le moderne :

Roger Munier, Les eaux profondes

Tout ce que je n’ai pas été aussi m’habite. J’en suis fait, comme de ce que j’ai été.
Il y a un autre en moi qui demande et demandera toujours à être. C’est cette demande qui me fait moi.
Tout le malheur de l’homme vient d’une longue enfance qui lui fit croire, entre autres, des choses qui ne sont pas. Et brouillent ce qui pourrait être une froide splendeur adulte, dans le monde féroce et beau.
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L’ancien :

Charles Cros, Conclusion

J’ai rêvé les amours divins,
L’ivresse des bras et des vins,
L’or, l’argent, les royaumes vains,
Moi, dix-huit ans, Elle, seize ans.
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La trouvaille :

Gabrielle de Coignard, Vous le voulez...

Vous le voulez et je le veux aussi,
Vous le voulez, ô ma douce lumière,
Vous le voulez que je sois coutumière
À recéler maint ennuyeux souci.
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Le poème de la quinzaine / début octobre 2015

Le moderne :

Pascal Perrot, Cette icône aux yeux méchants

Ce quelque chose hurlant la nuit
Cette masse dense qui rampe et grogne
Couine gémit dévore griffe
Cette icône aux yeux méchants
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L’ancien :

Clément Marot, L’adieu aux dames de la cour

Adieu la Court, adieu les dames,
Adieu les filles et les femmes,
Adieu vous dy pour quelque temps,
Adieu vos plaisans passetemps
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La trouvaille :

Léon Dierx, Marche funèbre

Les temps sont arrivés, des vieilles prophéties !
Ils sont venus, les jours d'universelle horreur !
Les ombres du néant, d’heure en heure épaissies,
S’allongent sur nos fronts écrasés de terreur.
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Le poème de la quinzaine / fin septembre 2015

Le moderne :

Pierre Perrin, La Bourrasque inachevée

Je marchais seul. Mes deux mains essuyaient mon visage. Il y perlait une gelée violente. Un vent froid neigeait sur toute la campagne. J’avais quitté le village, et descendais aux portes de la lande. Elles ouvraient devant moi, de part et d’autre d’un chemin où l’herbe toujours plus s’obstinait une plage fraîche.
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L’ancien :

Jean-Pierre Claris de Florian, Plaisir d’amour

Plaisir d’amour ne dure qu’un moment,
Chagrin d’amour dure toute la vie.
J’ai tout quitté pour l’ingrate Sylvie,
Elle me quitte et prend un autre amant.
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La trouvaille :

Léocadie Hersent-Penquer, L’adieu

Adieu !... tu m’as quittée. Adieu !... tu m’as laissée.
Tu pars sans moi. Tu meurs... tu peux mourir sans moi !...
J'allais mourir aussi... Mais Dieu m’a repoussée.
Pourquoi ?... N’étais-je pas encor digne de toi ?...
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Le poème de la quinzaine / début septembre 2015

Le moderne :

Patrice de la Tour du Pin, Légende

Va dire à ma chère Île, là-bas, tout là-bas,
Près de cet obscur marais de Foulc, dans la lande,
Que je viendrai vers elle ce soir, qu’elle attende,
Qu’au lever de la lune elle entendra mon pas.
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L’ancien :

Henri Michaux, Où poser la tête

Un ciel
un ciel parce qu’il n’y a plus la terre,
sans une aile, sans un duvet, sans une plume d’oiseau,
sans une buée
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La trouvaille :

Maurice Maeterlinck, J’ai cherché trente ans, mes sœurs

J’ai cherché trente ans, mes sœurs,
     Où s’est-il caché !
J’ai marché trente ans, mes sœurs,
     Sans m’en approcher…
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Le poème de la quinzaine / fin août 2015

Le moderne :

Dominique Sampiero, Héritage de la stupeur

Il faut quelqu’un pour mourir. Et quelqu’un pour regarder mourir. Une fleur, un vase. Un baiser, une bouche. Un regard pour celui qui part, un regard pour celui qui veille. Ce don des larmes retenues, ce mouvement secret des sources au centre des pupilles, inachevé jusqu’à la mort et longtemps après, tissé du premier au dernier souffle entre la mère et l’enfant, laisse fléchir le monde doucement dans sa sagesse.
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L’ancien :

Charles Leconte de Lisle, Le Nazaréen

Quand le Nazaréen, en croix, les mains clouées,
Sentit venir son heure et but le vin amer,
Plein d’angoisse, il cria vers les sourdes nuées,
Et la sueur de sang ruissela de sa chair.
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La trouvaille :

Christine de Pizan, De triste cœur

De triste cœur chanter joyeusement
Et rire en deuil c’est chose fort à faire,
De son penser montrer tout le contraire,
N’issir doux ris de dolent sentiment
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Le poème de la quinzaine / début août 2015

Le moderne :

Alain Le Beuze, Les chemins

Les chemins
Se rencontrent
Se reniflent
Se tutoient
Se racontent
S’apprivoisent
S’éloignent
Se recherchent
Se retrouvent
Aux carrefours des doigts.

L’ancien :

Max Jacob, Dans la forêt silencieuse

Dans la forêt silencieuse, la nuit n’est pas encore venue et l’orage de la tristesse n’a pas encore injurié les feuilles. Dans la forêt silencieuse d’où les Dryades ont fui, les Dryades ne reviendront plus.
Dans la forêt silencieuse, le ruisseau n’a plus de vagues, car le torrent coule presque sans eau et tourne.
Dans la forêt silencieuse, il y a un arbre noir comme le noir et derrière l’arbre il y a un arbuste qui a la forme d’une tête et qui est enflammé, et qui est enflammé des flammes du sang et de l’or.
Dans la forêt silencieuse où les Dryades ne reviendront plus, il y a trois chevaux noirs, ce sont les trois chevaux des Rois mages et les Rois mages ne sont plus sur leurs chevaux ni ailleurs et ces chevaux parlent comme des hommes.
Source : Le cornet à dés, repris sur le site Recours au poème

La trouvaille :

Jules Barbey d’Aurevilly, La Haine du soleil

Un soir, j’étais debout, auprès d’une fenêtre...
Contre la vitre en feu j’avais mon front songeur,
Et je voyais, là-bas, lentement disparaître
Un soleil embrumé qui mourait sans splendeur !
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Le poème de la quinzaine / fin juillet 2015

Le moderne :

Alain Borne, Mes lèvres ne peuvent plus s’ouvrir

Mes lèvres ne peuvent plus s’ouvrir
que pour dire ton nom
baiser ta bouche
te devenir en te cherchant.
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L’ancien :

Paul Valéry, Été

Été, roche d’air pur, et toi, ardente ruche,
Ô mer ! Éparpillée en mille mouches sur
Les touffes d’une chair fraîche comme une cruche,
Et jusque dans la bouche où bourdonne l’azur
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La trouvaille :

Henri Cazalis, Remembrance

Et il fut donc un temps, où nous nous aimions tous les deux, où je respirais la fleur de tes lèvres, — un temps où nous n’aurions pu croire que ce temps-là dût finir !
Notre amour était un merveilleux monde, un monde au delà des mondes
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Le poème de la quinzaine / début juillet 2015

Le moderne :

Yves Namur, Laisse-moi te parler

Laisse-moi te parler
Comme on parle à un chien battu ou à un frère,
Laisse-moi te parler
D’un temps que je n’ai pas vraiment connu,
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L’ancien :

Paul-Jean Toulet, Dans le lit…

Dans le lit vaste et dévasté
J’ouvre les yeux près d’elle ;
Je l’effleure : un songe infidèle
L’embrasse à mon côté.
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La trouvaille :

Émile Nelligan, Sérénade triste

Comme des larmes d’or qui de mon cœur s’égouttent,
Feuilles de mes bonheurs, vous tombez toutes, toutes.
Vous tombez au jardin de rêve où je m’en vais,
Où je vais, les cheveux au vent des jours mauvais.
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Le poème de la quinzaine / fin juin 2015

Le moderne :

Charles Le Quintrec, Vieux pays

Il me souvient d’un vieux pays d’herbe et de brume
On y mène parfois les âmes. Le silence
Y règne dans le vent qui rameute la mer
C’est là-bas… Quelle baie pour y plonger le ciel
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L’ancien :

François Maynard, Mon âme, il faut partir

Mon âme, il faut partir. Ma vigueur est passée,
Mon dernier jour est dessus l'horizon.
Tu crains ta liberté. Quoi ! n’est tu pas lassée
D’avoir souffert soixante ans de prison ?
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La trouvaille :

Valery Larbaud, Ma muse

Je chante l’Europe, ses chemins de fer et ses théâtres
Et ses constellations de cités, et cependant
J’apporte dans mes vers les dépouilles d’un nouveau monde :
Des boucliers de peaux peints de couleurs violentes
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Le poème de la quinzaine / début juin 2015

Le moderne :

Alain Lorraine, Île, Tienbo le rein

Île-défroquée de la mer
Paysages dénudés jusqu’à l’horreur de la beauté
Hôtel de vivre des damnés de la terre
Île-sang mêlé souricière aux cadences turbulentes de la faim
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L'ancien :

José-Maria de Heredia, Les conquérants

Comme un vol de gerfauts hors du charnier natal,
Fatigués de porter leurs misères hautaines,
De Palos de Moguer, routiers et capitaines
Partaient, ivres d’un rêve héroïque et brutal.
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La trouvaille :

Marguerite de Navarre, Chanson spirituelle

Si Dieu m’a Christ pour chef donné,
Faut-il que je serve autre maître ?
S’il m’a le pain vif ordonné,
Faut-il du pain de mort repaître ?
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Le poème de la quinzaine / fin mai 2015

Le moderne :

Yves Charnet, Déliaison maternelle

Je pense à vous, ma mère, fillette aux cheveux blanchis, à votre erreur hirsute dans le couloir des nuits, votre geste maladroit pour épouvanter les chauves-souris, votre rage à exterminer la vermine qui infecte vos rêves, votre angoisse de ne pas comprendre l'obscure serrurerie de la cave
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L'ancien :

André Chénier, Comme un dernier rayon

Comme un dernier rayon, comme un dernier zéphire
      Anime la fin d’un beau jour,
Au pied de l’échafaud j’essaye encor ma lyre.
      Peut-être est-ce bientôt mon tour
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La trouvaille :

Mathilde Delaporte, La maison du passé

J’ai bâti la Maison du Passé dans mon âme !
La porte en est fermée, et, comme en des yeux clos
Aux fenêtres jamais il n’erre plus de flamme.
J’ai bâti la Maison du Passé dans mon âme !
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Le poème de la quinzaine / début mai 2015

Le moderne :

Jean Joubert, Asseyez-vous, peuple de loups

Asseyez-vous, peuple de loups, sur les frontières
et négociez la paix des roses, des ruisseaux,
l’aurore partagée.
Que les larmes, les armes s’égarent dans la rouille et la poussière.
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L'ancien :

Jules Supervielle, Vivre encore

Ce qu’il faut de nuit
Au-dessus des arbres,
Ce qu’il faut de fruits
Aux tables de marbre,
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La trouvaille :

Charles Guérin, Ce soir, mon Dieu...

Ce soir, mon Dieu, je viens pleurer, je viens prier
Et rompre sur ta croix les reins d’un ouvrier
Dont le labeur stérile a négligé ta gloire.
La nuit du monde autour de ton église est noire ;
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Le poème de la quinzaine / fin avril 2015

Le moderne :

Jean-Claude Renard, Père d’or et de sel

Père d’or et de sel, ô Père intérieur,
Père d’eau, Père pur par l’arbre et par le feu,
ô source du Soleil, Père mystérieux,
Père continuel et pur par la douleur
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L'ancien :

Pernette du Guillet, Ô vraie amour, dont je suis prise

Ô vraie amour, dont je suis prise,
Comment m’as-tu si bien apprise,
Que de mon jour tant me contente,
Que je n'en espère autre attente
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La trouvaille :

Benjamin Fondane, L’Exode

C’est à vous que je parle, hommes des antipodes,
je parle d’homme à homme,
avec le peu en moi qui demeure de l’homme,
avec le peu de voix qui me reste au gosier
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Le poème de la quinzaine / début avril 2015

Le moderne :

Vénus Khoury-Ghata, À Yasmine

Tu es mon point du jour
mon île colorée en bleu
ma clairière odorante
Tu es ma neige volée
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L'ancien :

Alphonse de Lamartine, Le lac

Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages,
Dans la nuit éternelle emporté sans retour,
Ne pourrons-nous jamais sur l’océan des âges
        Jeter l’ancre un seul jour ?
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La trouvaille :

Robert Brasillach, Psaume VII

J’ai passé cette nuit au mont des Oliviers :
Étais-je auprès de vous bien indigne, Seigneur ?
Je ne sais, mais la chaîne était lourde à mes pieds
Et je suais aussi, comme vous, ma sueur.
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Le poème de la quinzaine / fin mars 2015

Le moderne :

René Char, Le Thor

Dans le sentier aux herbes engourdies où nous nous étonnions, enfants, que la nuit se risquât à passer, les guêpes n’allaient plus aux ronces et les oiseaux aux branches
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L'ancien :

Théodore Agrippa d’Aubigné, Au tribunal d’amour

Au tribunal d’amour, après mon dernier jour,
Mon cœur sera porté diffamé de brûlures,
Il sera exposé, on verra ses blessures,
Pour connaître qui fit un si étrange tour
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La trouvaille :

Pierre Louÿs, Pervigilium Mortis

Ouvre sur moi tes yeux si tristes et si tendres,
Miroirs de mon étoile, asiles éclairés,
Tes yeux plus solennels de se voir adorés,
Temples où le silence est le secret d’entendre.
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Le poème de la quinzaine / début mars 2015

Le moderne :

Tristan Cabral, Au pied de Soliman

Au pied de Soliman
je vois des grues immenses qui crucifient le ciel,
et de grosses machines jaunes qui enterrent
même la Terre !
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L'ancien :

Jean de Sponde, Qui sont ceux-là ?

Qui sont, qui sont ceux-là, dont le cœur idolâtre,
Se jette aux pieds du Monde, et flatte ses honneurs ?
Et qui sont ces valets, et qui sont ces Seigneurs ?
Et ces Âmes d’Ébène, et ces Faces d’Albâtre ?
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La trouvaille :

Amélie Murat, Chant du désir

Ô minuit, sois plus noir que le lit clos des grottes !
Sois plus sourd, quand recule au large de l’écho
Le cercle évanoui de tes dernières notes,
Que les étangs où sommeillent les villes mortes…
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Le poème de la quinzaine / fin février 2015

Le moderne :

Antoine Maine, Sur la rive

Sur la rive il y a ce vieux couple
Enlacé embrassé comme si
C’était le dernier jour du monde
Si c’était le dernier amour
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L'ancien :

Saint-Pol-Roux, Pour dire aux funérailles des poètes

Allez bien doucement messieurs les fossoyeurs.
Allez bien doucement, car le cercueil n'est pas comme les autres où se trouve un bloc d'argile enlinceulé de langes, celui-ci recèle entre ses planches un trésor que recouvrent deux ailes très blanches comme il s'en ouvre aux épaules fragiles des anges.
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La trouvaille :

Madeleine Des Roches, Ode

Ainsi que la lumière
Dompte l’obscurité,
La science est première ;
Mais tout est vanité.
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Le poème de la quinzaine / début février 2015

Le moderne :

Jean Malrieu, À l’usage des humbles

À l’usage des humbles, de ceux qui s’aiment, j’écris que la terre est dure, que tout passe, hormis l’amour.
J’écris ce que je sais et ce que nous savons, mais que nous avons à mieux connaître pour vivre,
Que la fougère épouse le houblon,
Que l’amour n’est jamais malheureux.
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L'ancien :

Alfred de Vigny, La Maison du berger

... Pars courageusement, laisse toutes les villes ;
Ne ternis plus tes pieds aux poudres du chemin,
Du haut de nos pensers vois les cités serviles
Comme les rocs fatals de l’esclavage humain.
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La trouvaille :

Louisa Siefert, Amour

Ô rêves de jeunesse, éblouissant mirage,
Qui vous arrachera de mon cœur éperdu ?
Qu’étaient donc ma raison, ma force, mon courage,
Qu’ils aient fui pour un mot dans la nuit entendu ?
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Le poème de la quinzaine / fin janvier 2015

Le moderne :

Léopold Sédar Senghor, Neige sur Paris

Seigneur, vous avez visité Paris par ce jour de votre naissance
Parce qu’il devenait mesquin et mauvais
Vous l’avez purifié par le froid incorruptible
Par la mort blanche.
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L'ancien :

Catherine Pozzi, Nyx

Ô vous mes nuits, ô noires attendues
Ô pays fier, ô secrets obstinés
Ô longs regards, ô foudroyantes nues
Ô vol permis outre les cieux fermés.
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La trouvaille :

Antonin Artaud, Amour

Et l’amour ? Il faut nous laver
De cette crasse héréditaire
Où notre vermine stellaire
Continue à se prélasser
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Le poème de la quinzaine / début janvier 2015

Le moderne :

Colette Nys-Mazure, Parti pris

Je sais la mort, le vide, l’angoisse suante.
Je pourrais hurler au mal, à la nuit.
Crier le temps à l’œuvre en moi :
la lente corruption des sources
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L'ancien :

Émile Verhaeren, Les mages

— De quels vieux orients et de myrrhe et d’encens,
Avec, entre vos mains, quels dons et quels présents,
Avec, en votre cœur, quels chants et quels hommages,
Dites, arrivez-vous vers nous
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La trouvaille :

Aloysius Bertrand, Ondine

« Écoute ! — Écoute ! — C’est moi, c’est Ondine qui frôle de ces gouttes d’eau les losanges sonores de ta fenêtre illuminée par les mornes rayons de la lune ; et voici, en robe de moire, la dame châtelaine qui contemple à son balcon la belle nuit étoilée et le beau lac endormi.
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