Ce quelque chose hurlant la nuit
Cette masse
dense qui rampe et grogne
Couine gémit dévore
griffe
Cette icône aux yeux méchants
Tu n’as jamais voulu la connaître pour
tienne
Et tu l’as maintenue dans des cages imparfaites
Qu’elle brisait la nuit pour s’ébattre
Dans
le grand dépotoir des rêves
Elle te ressemble tellement
Plus que la
panoplie d’homme civilisé
Que mal gracieusement tu
portes
Combien de temps crois-tu pouvoir donner le change
Contenir, réprimer, plier
Tes rages
de lacération
Cet appétit iconoclaste
Pour les
somptueuses déchirures ?
Ne devrais-tu un peu lâcher la bride
Ô
l’animal dangereux qui sommeille
Et dont tu est le père
le frère l’amant l’époux
Vous balader
ensemble dans l’obscur ?
Ne pressens-tu pas sa révolte
Le
pouvoir qu’il exercera
Sur les circuits de ton cortex
Et
qu’il ne laissera de toi
Qu’une image pixelisée
Seul
témoin de ce que tu fus,
Qu’un simple mot dans un
langage
Que nul ne pourra plus comprendre
Et que si tu ne lui accordes
Quelques grains
de fureur semées
De pulsions déployées
Il
te prendra sans rémission
Tout ce qui fait de toi un
homme
Pascal Perrot, janvier 2013