« Tu tends ton visage » (Lorand Gaspar)

Tu tends ton visage dans la lumière dont sont mortes les eaux.

La vaine menace (Michel Vasson)

Le formidable éclat de ton glaive de feu
Ne saurait effrayer, désormais, vieil archange,
Nos cœurs désemparés et vautrés dans leur fange !
Nous avons oublié les promesses de Dieu.

Trains qui passent

Encor, Seigneur, encor une nuit d’insomnie ! —
— C’est en vain qu’à travers les carreaux froids, mes yeux
Peuvent voir palpiter la moisson infinie
               De vos étoiles, dans vos cieux.

Renaissance

Ah ! détresse du monde, horreur des Vérités,
Passions où le siècle incessamment se roule ! —
Ils vont, partout rués en ténébreuse foule,
Ces vivants, qui ne sont que des morts agités.

Maturité

Ô temps de la première et généreuse sève,
Où les yeux rayonnaient, où le pas sonnait fier !
Il me semble à présent que ce fut comme un rêve,
               Et que c’était hier,

Vers d’airain pour celle qui ne vint plus (André Ibels)

Puisqu’au fronton du Coeur j'avais gravé ton nom,
Que ton ongle effaça sans y croire toi-même,
Bâtis une cité riche de Parthénons
Pour y coucher l’amour que nia ton blasphème.

Vers d’airain pour Paul Adam (André Ibels)

Ô toi vers qui je tends mes amicales palmes,
Et le luth indompté d’une race qui sombre,
Écoule : j’ai jeté la Clef d’or dans l’eau calme,
Et j’ai suivi tes pas allégés de leurs ombres.

Sonnet lunaire (Gabrielle Basset d’Auriac)

Ce n’est pas de douleur c’est d’amour que je pleure.
André Suarès

Parmi les arbres tors et noirs aux branches nues,
La lune au halo clair écoutait dans la nuit
Doucement, sur le sol calme des avenues,
Tinter des gouttes d’eau, dans l’ombre, à petit bruit.