À mon festin de mendiante je convoque certain soir les chers morts. Les disparus au bord de la tombe dans l’adieu du cimetière, les oubliés des églises, les ardents aux urnes précieuses... Les couchés dans la fosse boueuse, je vois encore la corde rêche qui les coula tout au fond et je ne m’y suis pas pendue.
LE POÈME DE LA QUINZAINE
Tous les 15 du mois, une sélection de grands poèmes pour (re)découvrir la poésie de langue française
Nous avancions (Mérédith Le Dez)
Nous avancions rapides
Assujettis aux
déchirures du ciel
Avalée engloutie gorgée
d’eau noire et blafarde
La cité repoussait tout
émeraude au-delà de ses ponts
Jardin d’hiver (Mérédith Le Dez)
Long novembre étendu sur nos terres d’asile : soleil en feu, azulejo du ciel, splendeur des pâtures au-delà du verger.
Sécheresse d’automne ne s’inclina jamais si tard...
Des mots pour l’an 01 (Tristan Cabral)
À Jean-Michel Fossey
l’infatigable patrouilleur des mots…
J’aurai l’amour d’aimer et je prendrai le temps !
le temps d’un sein nu
sous une chemise ;
Les favoris du genre humain (Karel Logist)
Aux favoris du genre humain
la question du
bonheur
ne se pose jamais
La paix (Ghyslaine Leloup)
La paix disent-elles
La guerre font-ils
C'est une absence (Gilles Baudry)
C'est une absence qui nous accompagne
un vide
qui nous approfondit