L’horizon a taillé mes cheveux,
les a dispersés au déchu des saisons.
Mes incisives bandent encore des réponses furtives
à d’incorrigibles baisers.
LE POÈME DE LA QUINZAINE
Tous les 15 du mois, une sélection de grands poèmes pour (re)découvrir la poésie de langue française
Équinoxe (Edith Henry)
Le Prêtre. Les angoisses (Marie Noël)
Pourquoi m’avez-vous mis, ô
mon Dieu
En contradiction avec vous ?
JOB
Souvenez-vous de ma douleur
En
même temps que de ma révolte.
JÉRÉMIE
Êtes-vous là, mon Dieu ? Moi, votre
pauvre prêtre
Qu’un jour hors du bonheur votre voix
appela,
Me voici comme alors devant Vous, ô mon Maître.
Mais Vous que j’ai suivi, Seigneur, êtes-vous là
?
Sonnet au rêve (Gabrielle Basset d’Auriac)
Laisse-moi, j’ai besoin d’écouter
le silence,
L’ombre pèse sur moi, le nuit me parle
bas ;
Laisse-moi, c’est le temps où mon rêve
commence,
Mon cœur serait distrait, tu ne comprendrais
pas.
Homo (Fernand Gregh)
Je rentre enfin, laissant derrière moi la
Ville ;
Et, dans ma chambre étroite où
s’assombrit le soir,
Je reconnais à peine, au tond
du vieux miroir,
Mon visage flétri par la vie âpre
et vile.
Tristesse (Fernand Gregh)
Ô tristesse des murs autour de moi, ce soir
!
Mystérieuse angoisse, étrange désespoir
Diffus dans l’air paisible et muet de la chambre,
Carthage (Édouard Glissant)
V
La mer crie mais la mer bientôt s’éteint.
Et le soldat
La gonfle de cadavres, de prurits. La mer
accueille