Le ciel était de nuit, d’astres et de silence.
Au fleuve alors, où l’onde agitait la semblance
Des paysages et des univers en jeu,
Je puisai l’eau frigide où frissonnait du feu :
LE POÈME DE LA QUINZAINE
Deux fois par mois, une sélection de grands poèmes pour (re)découvrir la poésie de langue française
Le ciel était de nuit, d’astres et de silence.
Au fleuve alors, où l’onde agitait la semblance
Des paysages et des univers en jeu,
Je puisai l’eau frigide où frissonnait du feu :
Et nous sommes venus par des chemins brisés
disent les poètes disent les amants
et nous sommes
venus à la beauté
qui n’est rien sans les
ronces
qui la blessent
Bouquets épanouis aux revers des vainqueurs
Feuillages de minuit, fleurs de l’heure dernière
Blanchissez, pâlissez et tombez en prière
L’enfant de mes soucis, mon petit Roi de cœur,
Dort en tenant au poing le hochet de ma peur.
L’horizon a taillé mes cheveux,
les a dispersés au déchu des saisons.
Mes incisives bandent encore des réponses furtives
à d’incorrigibles baisers.
J’arriverai parmi les vents
Un jour
couvé de soleils
Le jour sera à son midi
J’arriverai les bras chargés de pluie
Ni la nuit
Ni l’attente n’avaient
été longues
C’est de t’aimer sans mot
Te souviens-tu
Comme étaient rêveuses
Nos nuits nubiles
Dans la paume de nos mains
Ne me laisse plus au dehors de tes rêves
Il
fait si froid
Regarde les étoiles grelottent
pour Jean-Michel Fossey,
cet « outlaw » considérable…
car nous serons jugés
aux blessures généreuses
car nous serons jugés
à tout ce sang versé
Et je dévore les lèvres des
histoires interdites
je transgresse les lois des vivants
je
lèche la plaie béante des nuits sacrilèges
la
pierre aiguë du silence
l’écorce noire du
désir
Devant l’aube graduelle
qui préface le monde
Seigneur, j’ai vu dans le métro
Un homme qui te ressemblait et qui n’était pas beau.
Il y a de la pluie, toujours, dans les regards perdus. Des lointains, une voix qui appelle. C’est Elle. Je l’ai vue qui venait sur le revers trouble du jour. Elle. Qui venait, incertaine, qu’apaise un souvenir. Mais s’en va…