Non-solitude (Emmanuel Le Peillet)

J’entends encor ta voix, ô Celte, mon aïeul
Dans mon vieux bourg Breton et je ne suis plus seul...

De Pamir à l’Armor, par le mont et le fleuve
Tu marchais droit vers l’Ouest, d’une âme toujours neuve

Sans cesse ranimée aux rayons du Soleil
Ton grand dieu voyageur en son manteau vermeil !

Las ! Tu ne sus jamais où s’arrêtait sa marche !...
Le mien je l’ai trouvé quand je dormais sous l’arche

D’un vieux pont de la Seine et ses clochards miteux !
Ô Celte, mon aïeul, et s’il n’était qu’un Dieu ?


Emmanuel Le Peillet (barde Taldirig), L’Aube crépusculaire, 1998