Après Job (Tristan Cabral)

mon corps est si friable
que nulle plaie
jamais
ne cicatrise jamais
et qu’un frôlement de pardessus
suffirait à le fendre…

je suis décidément
si difficile à voir ?

lorsque les mots auront des corps
et lorsqu’ils ouvriront la bouche
je les coucherai à mes côtés

Dieu Mort
voici ma pourriture lumineuse

j’ai vu Lazare au bord du monde
et dans le tombeau vide le couteau disparu


en Galilée

Tristan Cabral, Extraits de Naissance
Hors Jeu
, n° 36, juin 2001