Il y a dans chaque enfant comme une trêve avec la nuit,
Un monde nouveau qui dit non à l’autre.
Une fêlure où tombe le néant.
Et le chemin recommence
Avec l’eau vive qui serpente et l’or des sentiers.
Le passage peut être bref, quelquefois on s'attarde.
Le poète prolonge et veut oublier l’heure,
En lui demeure l’aube qui aime les enfants.
Le cœur dardé d’épines, de la rose, il garde la fraîcheur
Et ce sourire qui voit le ciel.
Alors, c’est Marie qui se penche et l’emmène
Dans les plis de sa traîne où restent les brins de paille,
Les étoiles, et quelques anges des plus taquins et sans raisons.
Quand les poètes sont au ciel, il pleut des rêves
Pour tous les hommes, les ânes et les lions.
Il arrive qu’une femme leur accorde une place
Qu’il en naisse un poète qui crie dans son sommeil
Parce que la porte est si lourde
Ou le vent si pressé qu’on ne la retient pas.
Martine Biard, Délices à fleur de rêve, Poèmes 2010-2011, Éditions Aparis-Edilivre, 2012