Tout se tait autour de moi.
La pluie tombe en silence,
les chiens ont cessé d’aboyer,
ils dorment dans leurs pattes sur les marches du perron.
J’arrive.
Je traverse la nuit en courant
accompagnée d’étoiles timides
qui seront bientôt nichées
dans le fond de tes yeux.
J’arrive.
N’éteins pas la lumière devant la maison.
Ne ferme pas la porte à clé.
La route est longue et les volcans
sont gelés quand tu ne les regardes pas.
J’arrive.
Ne prend pas froid dans le couloir.
Attends-moi sans inquiétude,
ramène sur ta poitrine la couverture d’hiver,
réchauffe tes mains engourdies
par l’automne qui s’achève.
J’arrive.
Je serai là avant l’aube.
La nuit paraît sans fin quand on est seul éveillé.
Sans bruit j’emprunte le chemin qui mène
à ton chevet.
J’arrive.
Défais tes cheveux. Apaise ton chagrin.
Je viens
en désobéissance
prendre la place de tout
ce qui t’a fait du mal.
Mon chat, mon amour, mon enfant :
J’arrive.
Cécile Coulon, octobre 2018