Aime-moi, mon amie, dans la paix et l’amour,
Dans l’espoir essentiel d’être tous deux des saints,
L’un par l’autre sauvés, l’un par l’autre portés,
Rassemblés dans la vie pour la vie éternelle.
Aime-moi, tu es belle au-delà de mes mots,
Au-delà de la chair par quoi tu te révèles,
Par delà la figure et par delà le beau
Tu es resplendissante, aime-moi, tu es belle.
Aime-moi, nous serons plus forts à être deux
Qu’à peiner chacun seul la peine de la vie
Car nous serons plus que des anges, moins que des dieux,
Des êtres amoureux, doux, puissants, forts et pieux.
Car ta beauté m’enivre plus que vins et chaire,
Plus que la mer qui bat le granit et dont l’air,
Plein des embruns grisants, transporte de jouissance
L’âme amie des grandeurs de l’eau et du silence.
Par l’amour, en l’amour, grandis et fécondés
Nous irons insoucieux des gloires de ce monde
Où l’orgueil est trompé et le bonheur blessé,
Porter paix, verser joie par delà ciel et onde.
Guillaume de Lacoste Lareymondie, Hors Jeu, n° 32, juin 1999
