Le moderne :
Julie Delaloye, Élection
Et sentir dans le soir qui monte, la fraîcheur d’une nuit d'été,
attendre, ne rien faire,
assis sur un banc ou sur l’escalier en pierre,
le regard par-delà la barrière en bois brisée,
être là, être juste là,
devant ce chalet, paradis jaune de nos souvenirs.
Être là, avec toi,
et apprendre à ne plus oublier.
Source
L’ancien :
Paul Valéry, Au platane
Tu penches, grand Platane, et te proposes nu,
Blanc comme un jeune Scythe,
Mais ta candeur est prise, et ton pied retenu
Par la force du site.
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La trouvaille :
Francis Vielé-Griffin, J’étais jeune
J’ai couru d’abord ; j’étais jeune ;
Et puis je me suis assis :
Le jour était doux et les meules
Étaient tièdes, et ta lèvre aussi ;
J’ai marché, j’étais grave,
Au pas léger de l’amour ;
Qu’en dirai-je que tous ne savent ?
J’ai marché le long du jour ;
Et puis, au sortir de la sente,
Ce fut une ombre, soudain :
J’ai ri de ton épouvante ;
Mais la nuit m’entoure et m’étreint.