Les chemins du rêve (Claude Cailleau)

Un jour, tu fus le Grand Meaulnes de ton village. En blouse de coutil et sabots de passage.

Tu étais parti, sans prévenir, comme on part pour des chemins de soleil… dans la grisaille. À la recherche s’un sourire fané sur l’étang d’une lointaine Sologne. Par un de ces matins pierreux où, sous la bise de novembre, un arbre, lentement, défeuille ses membres figés. Tu marchais vers la demeure mystérieuse où la fête serait donnée. Tu marchais, solitaire, un rêve d’étang dans les yeux. Un jour, tu fus celui qui part au long des routes, pour aller jusqu’au bout du rêve, sa nourriture.

Claude Cailleau, Pour une heure incertaine, Éd. Sac à Mots


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