Dans un palais doré, Damon, jaloux et blême,
Fait des vers où jamais personne n’entend rien :
LE POÈME DE LA QUINZAINE
Tous les 15 du mois, une sélection de grands poèmes pour (re)découvrir la poésie de langue française
Réponse au sonnet contre la Phèdre de Racine (Nicolas Boileau)
À une payse : sône (Anatole Le Braz)
Vous n’étiez qu’une enfant lorsque je vous connus,
Ô ma jeune amour ignorée !
Vous n’étiez qu’une enfant, et vous marchiez pieds nus,
Dans une robe déchirée.
Confidence (Charles Le Goffic)
Je t’apporte un cœur bien las.
Ne me dis plus que tu m'aimes ;
Une autre m’a dit, hélas !
Les mêmes choses, les mêmes.
On a rentré les foins (Émilie Arnal)
On a rentré les foins. Ce soir la grange est pleine
De la chaude senteur des herbes de nos prés :
L’anneau d’or du soleil a glissé sur la plaine,
Mais l’air est pur, ici, sur les monts empourprés.
La maison de granit (Émilie Arnal)
Mes lèvres avaient soif de la tendresse humaine ;
Je voulais la douceur de ce vin généreux
Fait des fruits les plus beaux du terrestre domaine
Où nous passons, brûlés du désir d’être heureux.
Je vous aime (Émilie Arnal)
Seigneur, vous le savez aussi que je vous aime,
Moi, dont le faible cœur, par mille nœuds lié,
Vous a depuis longtemps trop souvent renié !
Je vous aime pourtant beaucoup plus que moi-même.
Je suis la hanteuse (Lucie Delarue-Mardrus)
Je suis la hanteuse des mers fatales
Où s’échevèlent les couchers sanglants,
Des mers basses ou hautes ou étales
Vers qui je crie du profond de mes flancs.