Je vous aime (Émilie Arnal)

Seigneur, vous le savez aussi que je vous aime,
Moi, dont le faible cœur, par mille nœuds lié,
Vous a depuis longtemps trop souvent renié !
Je vous aime pourtant beaucoup plus que moi-même.

N’avez-vous pas été la recherche suprême
De mon être anxieux, lorsque, le front ployé
Sous le faix des douleurs, je vous ai supplié
Pour obtenir la foi, comme un nouveau baptême ?

Vous étiez là, dans les ténèbres de mes jours ;
C'est Vous que je cherchais à travers mes amours ;
J'aimais votre beauté dans le charme des heures.

Et maintenant, j’attends l’aube où vous paraîtrez,
Brillant rayon venu des célestes demeures.
Je dirai « Je vous aime ! » Et vous me répondrez.


Émilie Arnal, Recueil de l'académie des Jeux floraux, 1927