Découvertes (Henry-Jacques)

À la mémoire d'Alan Seeger


Le petit jour lavait son illustre candeur
Dans l'eau des entonnoirs et le bleu des cuvettes.
Les coteaux s'éveillaient en secouant leurs crêtes
Dans un bain musical de soleil et d'odeurs.

L'inoubliable (Henry-Jacques)

11 novembre 1918


C'est l'heure. Un lourd silence étalé sur la plaine.
Des hommes dans un trou attendent, l'arme au poing.
L'armistice, la fin ? — Ces gars y croient à peine,
L'avenir et la paix leur paraissent trop loin.

Le fossoyeur (Henry-Jacques)

À la mémoire de Georges Bannerot


Le fossoyeur a quitté sa vareuse.
Empoignant ses outils
À coups pesants et réguliers il creuse

Se peut-il que ce faux ménage (Léon-Paul Fargue)

Se peut-il que ce faux ménage, avec le grand fils, se brise ? — Certes. — La vie a été la plus forte. — Ils ont épuisé tous les regards et toutes les larmes.

Les mots, les mots spéciaux (Léon-Paul Fargue)

Les mots, les mots spéciaux qu’elle avait faits pour moi, je l’écoutais les dire à l’Autre.

J’ai passé la croix de fer (Léon-Paul Fargue)

J’ai passé la croix de fer frappée de la foudre. Les batteuses ronflent dans la ferme, sur la droite, et le vent me l’apporte comme aux vieux jours..

Plainte des hommes (Henry-Jacques)

À la mémoire de Jean-Marc Bernard


Nous avons tout quitté pour d'incroyables voies,
Notre tâche d'amour, notre rêve, nos joies,

Les martyrs (Henry-Jacques)

Vous qui dîtes : « Mourir, c'est le sort le plus beau »,
Et qui, sans le connaître, exaltez le tombeau,
Venez voir de plus près, dans ses affres, fidèle,
Cette mort du soldat qui vous semble si belle.