L’arbre des âmes frissonnant
Au
souffle aveugle et qu’on redoute
Au souffle dur d’un
froid Néant,
LE POÈME DE LA QUINZAINE
Tous les 15 du mois, une sélection de grands poèmes pour (re)découvrir la poésie de langue française
En déshérence (Adolphe Retté)
La Chanson de Nirvanâ II (Adolphe Retté)
Donc c’est la forêt du mensonge, morne
dans la Nuit :
Jets d’eau très-loin, lente
musique d’ennui
D’où le rêve lassé
s’essore à petit bruit ―
La Chanson de Nirvanâ IV (Adolphe Retté)
Le carillonneur se penche
et regarde en bas
vers la ville,
les cloches ont de lourdes cadences
et
pleuvent en cris noirs sur la ville ―
Le glas (Adolphe Retté)
Ah, les Voix,
mourez donc, mourantes que vous êtes.
PAUL VERLAINE.
Le rêve se fut contenté de perpétuels
liminaires
et pourtant s’assoiffait d’ivresses
incertaines
et se plaignant d’illusoires chaînes
s’attardait au seuil de lumière
vers toi la
coupe inépuisable et débordante de sanglots
où
de chers pleurs coulent à flots
À la tristesse (Adolphe Retté)
I
Des oiseaux blancs et des parfums mélancoliques
Volaient indolemment autour de ton sommeil ;
Nous
avions parcouru des pays sans soleil ―
Ô brume, ô goélands, ô pâleurs
idylliques.
Marcher (Philippe Delarbre)
Nous qui n'avons jamais eu de jeunesse
qui n'avons connu
Je suis d’avant la terre (Anne Fontaine)
Je suis d’avant la terre. L’eau primordiale est ma patrie. Pourtant, moi, Sirène, je ne suis heureuse que parmi vous. Entre deux vagues, à marée haute, j’ai vu vos toits d’ardoise bleue, j’ai entendu les cloches de vos clochers, j’ai senti l’odeur de vos vergers. Plus tard, le sable rose, la plage ourlée de bruns oursins, une nacelle ramenant les filets ; en vol plongeant, des mouettes dans son sillage. L’aube, soudain, jaillit des pins, et mon cœur s’est ému. Depuis lors, entre deux vagues, à marée haute, à marée basse, je vous cherche toujours. J’aime la terre dans son entier. Les raz de marée, ni les tremblements de terre n’ont ébranlé ma foi. Et pourtant…