Je ne veux rien de plus que reposer mes mains
Sur
ton front preste et beau, sur tes lèvres chéries,
Rien
de plus que songer : l’heure est douce... et demain
Peut-être sera lourd de lutte et de chagrin.
Ce
soir, c’est une pause aux confins de la vie.
Je ne veux rien de plus que t’aimer, mon
ami.
Mon âme est une rose en la nuit odorante,
À
tes doigts langoureux, dans l’ombre qui frémit
Je
ne suis qu’une fleur de volupté tremblante ;
Respire-la songeur, un instant, et souris...
Ô mon ami, je ne veux rien que ton sourire,
Nous avons trop brûlé nos lèvres aux
baisers...
Assez d’ivresse et de sanglots, et de délire !
Laisse tomber le soir sur nos cœurs apaisés.
Je
ne veux rien, ô mon ami, que ton sourire.
Le sauvage Désir enfin s’est endormi.
Je puis blottir mon front heureux sur ta poitrine,
Nos
rêves confondus ont fait l’heure divine.
Entends à
petits coups battre mon cœur soumis...
Je ne veux rien de
plus que t’aimer, mon ami.
Cécile Périn (1877-1959)