À Amélia (Coriolan Ardouin)

Le vent frais de la nuit fait palpiter les voiles,
Le marin, sur les mers t’appelle, Amélia !
Vois comme ton esquif est couronné d’étoiles,
              Dieu te ramènera !

Ô Vague, ne soyez qu’une mouvante lame
À la nef qu’embellit la brune qui s’en va !
La nef t’emporte en vain : âme, sœur de mon âme,
              Dieu te ramènera.

Hélas ! Adieu ! Saint-Marc *, étonné de ses charmes,
La prendra pour un ange et se prosternera !
Moi, je reste et je pleure. Oh ! pourquoi tant de larmes ?
              Dieu la ramènera.



Coriolan Ardouin, Reliquiae, 1837

* Ville d’Haïti.