(Fragment)
... Te voilà haletant : assieds-toi sur la mousse.
Le
soleil lutte encor, mais sà clarté s’émousse
;
La surface du lac à l’approche du soir
Brunit,
comme l’azur dont elle est le miroir.
Déjà
toutes les fleurs referment leurs pétales ;
Les ciels de
l’Orient sont à présent bien pâles...
Pâles comme tes yeux, dont le regard distrait
Cherche
en vain quelqu’objet qui bouge en la forêt.
Oh !
regarde là-bas, là-bas sur la montagne !
Vois-tu
ce feu qui marche et vient vers la campagne !
C’est un
fantôme errant, le feu follet des soirs...
Il passe !...
cache, enfant, cache tes grands yeux noirs !...
Ignace Nau, Le livre de Marie, ~1833