Il est des jours d’angoisse et de tristesse amère,
Où l’on se coucherait volontiers pour mourir ;
Où
l’esprit, atterré de l’humaine misère,
Voudrait dans le néant pour toujours s’endormir.
À quoi bon s’épuiser en l’ardente
carrière,
À poursuivre toujours désir
après désir,
Puisque tout dans nos mains doit
tomber en poussière,
Et que nul, ici-bas, ne peut rien
retenir.
Dans la fuite incessante où tout passe et s’écroule,
Les générations et les siècles en foule
À
l’horizon du monde entassent leurs débris
Après un long labeur illusoire et servile
Et l’on
se sent tout plein d’un immense mépris
Pour
l’existence vaine et l’effort inutile.
Léon Louhis, Gonaïves, 29 août 1902