L’ombre calme du soir entre dans ton salon :
N’allume
pas encor ta lampe familière.
Dans tes yeux imprégnés
de ton amour profond,
L’adieu divin du jour laisse un peu
de lumière —
N’allume pas encore la lampe, —
pour mon cœur,
L’ombre illusoire augmente et doux
est son mystère
Qui s’étend sur ton âme
et sur notre bonheur.
N’allume pas encor la lampe. Oh !
non. J’espère.
Dans le soir recueilli, tendrement
enlacés,
Goûtons éperdument l’enchantement
extrême
Qui nous vient de nos cœurs, l’un par
l’autre bercés.
Je ne vois plus tes yeux.
Embrasse-moi. Je t’aime.
Damoclès Vieux, L’Aile Captive, 1913