Un sentier s’étendant rouge sur un plateau ;
Des
pins dressant leur faîte altier sur un coteau ;
Des
mamelons baignés de vapeurs opalines ;
De fins bégonias
fleurissant des collines ;
Des vallons, des ravins veloutés
de gazon ;
Un pan de nue, en blanche écume, à
l’horizon.
Un jeu lent de lumière et d’ombres
alternées
Sur des mornes changeants aux cimes inclinées,
Et sous l’azur serein d’un ciel illimité
Dans
le rayonnement d’un matin enchanté,
Comme la voix
des flots d’une mer sans rivage,
Prolongeant ses échos
dans un site sauvage,
Mettant des frissons verts au front des
monts lointains,
L’ample clameur du vent déferlant
dans les pins.
Damoclès Vieux, L’Aile Captive, 1913